Programmes de recherche : résultats 2021

Les rendements de la récolte 2021 ont été décevants. En effet, le printemps 2021 a été très sec, des parcelles ont subi des dégâts  de gel tardif et d’attaques d’insectes (grosses altises, et charançons de la tige). Les rendements enregistrés en parcelles vont de 0 qx/ha pour des semis de printemps ou des parcelles détruites par le gel ou dégâts d’insectes à 25,2 qx/ha pour les meilleures parcelles d’hiver.

Une réflexion est en cours pour pallier au rendement très variable d’une année sur l’autre et aux rendements faibles de ces 3 dernières années. En effet les rendements ont chuté de 19 qx/ha à 10 puis 11 qx/ha cette année. La chute de rendement peut s’expliquer en partie par le retrait d’insecticide efficace en septembre 2018 (famille des néonicotinoïdes) et le changement climatique provoquant de longues périodes de sec et la douceur favorisant le développement des ravageurs.

Le rendement Bourgogne de 2021 est de 11.3 qx/ha soit une perte de 40% par rapport à la moyenne quinquennale qui est de 16.5 qx/ha.

Nous avons remarqué que les nouvelles lignées restent les plus productives mais le contexte climatique et la pression des insectes grandissante, ne permet pas aux nouvelles lignées d’exprimer pleinement leur potentiel. Pour répondre à la commande des industriels, il faudrait soit augmenter le rendement, soit augmenter les surfaces de moutarde de 50%, ce qui semble compliqué par le manque de rentabilité de certaines parcelles actuellement.

Les résultats des essais quantitatifs et qualitatifs sont encourageants en laissant apparaître des potentiels élevés des nouvelles lignées et peut être des lignées « tolérantes » aux grosses altises.

 

·    Essais variétaux

Des essais ont été mis en place :

  • semis d’automne  à :

Rouvres en Plaine (21) , Gilly les Cîteaux (21), Bretenière(21) et La Charmée (71)

  • semis de printemps à :

Izeure (21) et Orgeux (21)

Avec en complément  des suivis de parcelles au Nord de l’Yonne et dans la plaine de Tavaux (39)

Les plates-formes ont permis d’évaluer la potentialité de chaque variété par zone.

  • 26 lignées sur 28 ont un rendement supérieur au témoin Espérance
  • 34 variétés sont supérieures au meilleur des témoins (Corolle)
  • 11 lignées testées sont intéressantes dans l’essai Zéro pesticides.
  • 28 lignées semblent beaucoup moins sensibles aux attaques d’altises.
  • Les témoins Ficita, Etamine et Espérance ont été presque totalement détruits.

·    Essais conduite de culture

  • Programme insecticides

La meilleure modalité a été celle avec le traitement positionné au 21 janvier.  Il a permis une baisse de 84 % du nombre de larves d’altises dans les plantes et de « sauver » la culture (Rendement 12.8 qx/ha).

Les modalités zéro traitement et le traitement des altises adultes ont été détruites à 60 % après l’épisode de gel de fin mars (Rendement 7,6 qx/ha).

La modalité avec les 2 traitements des larves L1 et L2 ont permis de diminuer le nombre de larves de 86 % et n’a pas apporté de plus au niveau du rendements (Rendement 12.7 qx/ha).

  • Essai  de cultures de moutarde « Bio »

La parcelle implantée a pu être récoltée. Les conditions climatiques de l’année, ont induit à des rendements de 7.8 qx/ha avec des graines de bonnes qualités mais avec une taille inférieure au critère des Industriels.

  • Programme de désherbage

Depuis 11  ans, nous constatons que  les résultats sont similaires.

  • Les bandes « conventionnelles » restent propres jusqu’au mois de février, sans souci particulier.
  • Les bandes « tout mécanique » se salissent durant l’hiver et le passage d’outils au printemps est compliqué lorsque les conditions climatiques sont humides. Les plantes de moutarde poussent ensuite trop vite, rendant le passage d’outils difficile. Cependant cette année le désherbage mécanique a très bien fonctionné.
  • Il semble que la troisième modalité soit plus facile à mettre en œuvre car la demi-dose de produits, appliquée à l’automne, freine énormément le développement des adventices pendant l’hiver et est une assurance en cas d’impossibilité de rattrapages au printemps.

Cette modalité permet une diminution de 30% d’herbicide mais qui demande un équipement spécifique. La limite de ce type d’essai est que dans la zone « altises », il est préférable de semer au semoir classique pour avoir plus de plantes au m2.

  • Pratiques agronomiques adaptées vis-à-vis du dérèglement climatique

Les essais dates de semis ont mis en évidence qu’il était préférable de retarder les dates de semis habituelles de 8 à 15 jours. En effet, le fait de retarder les dates de semis, les plantes se développent plus lentement et sont donc moins sensibles vis-à-vis des grosses altises et surtout vis-à-vis des gelées tardives.

Les modèles climatiques projettent une diminution du nombre de jours de gel mais un maintien des gelées tardives pour les prochaines années. Il faut donc soit adapter les dates de semis, soit trouver des variétés de moutarde ayant un arrêt de végétation comme les colzas.

Ce type d’essai devra donc être poursuivi sur plusieurs années.

  • Références complémentaires»

15 parcelles en culture de moutarde, sont suivies chaque semaine, afin d’obtenir des éléments pour la rédaction du bulletin technique. 15 bulletins techniques ont été rédigés et envoyés aux producteurs.

Dans le contexte actuel, la sélection, les essais variétaux et de références réalisés prennent  toute leur importance et sont des étapes indispensables au développement de cette filière d’autant plus avec la disparition progressive des insecticides. Ces programmes doivent donc être poursuivis afin de conforter ou non les résultats obtenus et d’augmenter le pool de données et étendre la zone de production pour limiter l’impact des grosses altises qui ont débuté dans le Tonnerrois mais qui se déplacent vers l’EST.

De plus, avec le réchauffement climatique et une diminution de l’utilisation des insecticides, nous constatons une augmentation du nombre et d’intensité des ravageurs. D’autres références (variétés, date de semis …) sont nécessaires pour répondre à ces nouveaux problèmes pour maintenir la production en Bourgogne.

Avec le concours financier de :

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